Le JUDO

 

 

 

 

SOMMAIRE

1- Jigoro Kano : le fondateur

2- La préhistoire du Judo

3- L'histoire du Judo dans le monde

4- L'histoire du Judo en France

5- Historique et compétition

6- La technique

7- L'arbitrage et les règles de compétition

8- Le Code moral

 

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Le "JUDO", sport maintenant pratiqué partout dans le monde, est le véritable Judo du Kodokan, créé en 1882 par Jigoro Kano. Ceci est clairement établi dans l'article 1 des statuts, de la fédération Internationale de Judo (FIJ). "La FIJ reconnaît comme 'Judo' celui créé par Jigoro Kano."

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1- Jigoro Kano : le fondateur (1860 - 1938)

C'est un universitaire et haut fonctionnaire impérial, né à l'aube de l'ère MEIJI, et qui a connu la foudroyante modernisation du Japon qui entraîna son ouverture au reste du monde, qui a créé et diffusé le Judo. J. KANO, pénétré de tradition mais innovateur; intègre et idéaliste, habile, soucieux avant tout d'éducation et de progrès moral, mais rapide à saisir le dynamisme du système sportif occidental. Telle est la personnalité forte et complexe du père du judo.

18/10/1860 : naissance à Mikage (près de Kobe), de Jigoro, 3ème fils de Jirosaku

Mareshiba KANO, intendant naval du shogunat Tokugawa.

1871 : La famille KANO se fixe à TOKYO.

1877 : Jigoro KANO rentre à l'université impériale de TOKYO.

1878 : Il fonde le Kasei Base Ball Club (le premier du japon), entre au

Tenshin'yo ryu

1879 : Etude du ju-jitsu chez maître Iso

1881 : Licencié es lettres - entre au Kito ryu.

1882 : Diplômé en sciences esthétiques et morales.

Février: Fondation de sa propre école: le Kodokan.

1884 : Attaché à la maison impériale.

1885 : Reçoit le 7ème rang impérial.

1886 : Reçoit le 6ème rang impérial - promu vice président au collège des nobles.

1888 : Recteur au collège des nobles.

1889 - 91 : En mission en Europe pour le compte de la Maison Impériale.

1891 : Promu conseiller du ministre de l'éducation.

1893 : Directeur de l'Ecole Normale Supérieure puis secrétaire du ministre de

l'éducation.

1895 : reçoit le 5ème rang impérial.

1899 : Nommé président du BUTOKUKAI (Centre d'étude des arts martiaux).

1902 - 05 : Accomplit deux missions en Chine.

1905 : Reçoit le 4ème rang impérial.

1907 : Création des trois premiers katas du judo.

1909 : Il est le premier Japonais membre du Comité International Olympique.

1911 : Président de la fédération sportive (unique) du Japon.

1912 - 13 : Accomplit des missions en Europe et en Amérique.

1916 : Reçoit le 3ème rang impérial.

1920 : Prend sa retraite de fonctionnaire et se consacre entièrement au Judo.

04/05/1938 : Meurt sur le bateau qui le ramenait du Caire (assemblée générale

du C.I.O); Reçoit le 2ème rang impérial à titre posthume.

2- La préhistoire du Judo

Le JUDO a pour ancêtre le JU-JITSU, en effet Jigoro KANO était un spécialiste du ju-jitsu qu'il avait étudié dans plusieurs écoles et dont il a extrait les techniques de projection et de contrôle que nous connaissons actuellement.

 

2-1 Les origines des Arts Martiaux

La première mention qui en est faite, se trouve dans une ancienne histoire du japon datant de l'an 720. Il y est mentionné un tournoi de lutte tenu sous l'empereur SUININ, pendant la 7ème année de son règne, soit en l'an 24 avant J.C. Le mot JU-JITSU apparaît en Europe dans certains ouvrages publiés avant 1600 en Hollande. (Période TOKUGAWA).

Avant l'apparition des armes à feu, les combats se déroulaient avec des armes de jet tel l'arc ou le javelot, ou après avec le sabre, le couteau ou à mains nues (KUMI-UCHI). Le port des armes étant réservé aux nobles, le reste de la population, n'avait d'autre choix que de développer des techniques de combats à mains nues ou d'utiliser les outils agraires pour se défendre (KO-BUDO).

Les moines ont joué un rôle très important dans le développement et la diffusion de ces techniques, ils se déplaçaient en effet très souvent et n'étant pas nobles, n'avaient pas droit au port des armes. Il faut aussi mentionner des dessins représentant des postures et des mouvements étrangement semblables à ceux que nous connaissons aujourd'hui et qui ont été relevés sur une fresque égyptienne datant d'environ 2000 ans. Rappelons aussi, les techniques de lutte et de combat au bâton qui étaient utilisées plus près de nous en Europe au moyen âge. Ceci pour dire que les Arts Martiaux se développèrent de manière quasi universelle, mais qu'ils n'eurent sans aucun doute jamais un développement aussi important qu'au Japon.

 

2-2 Le passage des JITSU vers les DO

La légende veut que tout ait commencé par un vieux médecin chinois qui faisant une promenade en forêt durant un rude hiver, remarque comment de fines branches de pin, s'inclinaient sous le poids de la neige afin de s'en débarrasser, et pouvaient ainsi se redresser sans dommage alors que les branches d'arbres plus robustes cassaient sous le poids. C'est à partir de là qu'il imagina les premières techniques de JU-JITSU (Art de la souplesse) avec ses premiers principes comme l'utilisation de la force de l'adversaire pour la retourner contre lui et le vaincre.

L'harmonisation fut très lente, en effet, les différentes écoles gardaient jalousement le secret de leurs techniques, d'autant plus qu'elles pouvaient être un atout majeur lors d'une rencontre sur un champ de bataille, ces techniques étant surtout utilisées lors de combat entre armées de seigneurs rivaux. C'était l'époque de BU-JITSU (L'art du guerrier) qui à duré du VII ème au XIII ème siècle pendant les grandes guerres civiles qui ont ravagées le pays. Suivra l'époque du BU-GEI (entraînement du guerrier) qui verra apparaître un début de codification des techniques et d'apprentissage systématique. Des manuscrits illustrés décrivent les prises et techniques, les premières écoles (RYU) apparaissent. Puis vint l'époque du BUDO (la voie du guerrier). Suite à une très longue période de paix instaurée par le shoguna (ère TOKUGAWA vers 1603) les batailles entre armées n'avaient plus lieu d'être et les écoles se multiplièrent et s'ouvrirent au plus grand nombre. Vers le milieu des années 1800, on dénombre 159 écoles majeures d'arts martiaux réparties en 8 familles dont le JU-JITSU. Ces écoles en se multipliant, évoluèrent aussi et passèrent des JITSU (arts, ensembles de recettes) vers les DO (voie, style de vie). Ainsi le AÏ-JITSU devint le AÏ-DO, l'AÏKI-JITSU devint l'AIKIDO et le JU-JITSU le JUDO (voie de la souplesse).

 

3- L'histoire du Judo dans le monde

Jeune, Jigoro Kano, était petit et chétif tant et si bien que se camarades se moquaient de lui en permanence. Il reçut le sabre des samouraï à 10 ans, juste avant que l'empereur Meiji n'en interdise le port. Du fait de sa santé fragile, Jigoro Kano décida de s'adonner au sport pour se développer le corps. Ce fut d'abord la gymnastique et le base-ball, sport pour lequel il créa le premier club du Japon en 1878. Il ne commença l'étude du ju-jitsu qu'à l'âge de 17 ans au moment de son entrée à l'université de lettres, avec le maître Hachinosuke Fukuda au sein de l'école Tenjin-shinyo-ryu dans laquelle il découvre l'Atemi-waza et les Katame-waza. Jigoro Kano allait au Dojo tous les jours. A l'époque, les judogi avaient des manches courtes et les pantalons ressemblaient à des bermudas. Les entraînements étaient très rudes et Jigoro Kano en revenait souvent couvert d'ecchymoses et d'égratignures. Mais jamais il ne se serait plaint. Il devint plus fort et résistant, mais restait petit et léger. Aussi essayait-il de bien étudier les autres pratiquants sur leurs techniques et leurs déplacements afin de mettre au point des techniques lui permettant de les vaincre. Ainsi, dans le cours de maître Fukuda, il y avait un élève, Kenkichi Fukushima qui pesait près de 90 kilos. Après l'avoir bien observé, il lui demanda à la fin d'un cours si il acceptait de le rencontrer. Il le projeta, malgré son poids, de façon spectaculaire avec une technique qu'il venait de mettre au point, KATA GURUMA.

A la mort du maître Fukuda, Jigoro Kano, entre à l'école Kito-ryu, où il découvre un esprit qui ne le quittera plus et qu'il inclura plus tard dans sa propre méthode. Il s'agit d'un principe : (Minimum d'énergie, maximum d'efficacité) ou (utilisation efficace de l'énergie (SEIRIOKU ZENYO). Dans le même temps, Jigoro Kano, que sa soif de connaissance dévorait, fréquentait les bouquinistes et achetait tous les vieux manuscrits qu'il pouvait trouver. Il put ainsi se procurer des documents originaux d'autres écoles. Il apprit les techniques du Sumo et redécouvrit l'ancien art des saisies (Kumi uchi) qui aboutira au travail primordial du Kumi kata en Judo.

De toutes ses recherches et études, il fit une synthèse et décida de créer son propre Dojo. Ceci se fit en 1882, à coté du petit temple shintoïste d'Eisho-ji ou il avait élu domicile. Ce Dojo comptait 12 tatamis (env. 24mē) et 9 disciples venaient y étudier dont Shiro Saïgo qui allait bientôt devenir très célèbre. Il nomma cette école le KODOKAN. La réputation de l'école ne tarda pas à se propager. Cela rendait jaloux les maîtres des anciennes écoles. A l'époque, la coutume était de se lancer des défis entres écoles concurrentes afin de prouver son efficacité par rapport a l'autre.

La tradition pour les vainqueurs étant d'emporter l'enseigne des vaincus, le dojo de ces derniers perdait presque tout ses élèves. Ainsi, l'école du maître Jigoro Kano gagna bien des défis qui lui furent lancés par bon nombre d'autres écoles. Le dojo ne cessa de s'agrandir et de déménagements en déménagements passa de 12 tatamis à 167 tatamis en l'espace de 7 années.

Le Judo du Kodokan est reconnu en peu de temps comme excellent et efficace depuis que ses étudiants ont vaincu des athlètes d'autres écoles de Ju-jitsu et des brigades de police spéciales rompues au bujitsu.

La plus célèbre rencontre à laquelle ont participé les élèves de Kodokan, est celle organisée par la préfecture de police de Tokyo. Shiro Saïgo avait été désigné pour combattre avec Entaro Koshi, une sorte de géant patibulaire surnommé le démon de l'école TOKUZA. Saïgo esquivait simplement les attaques de Koshi et semblait se moquer de ses tentatives pour l'atteindre. A un moment pourtant Koshi trouva l'ouverture et réussit à attaquer Saïgo. Il le souleva à hauteur de ses épaules et le projeta à terre de toutes ses forces. Mais Saïgo que l'on surnommait "le chat" était tellement agile qu'il réussit à retrouver son équilibre au milieu de sa trajectoire et se retrouva à nouveau debout face à Koshi. Le démon de l'école TOKUZA eut une seconde de stupeur que Saïgo mit a profit, il fit basculer par dessus son épaule avec une projection devenue célèbre mais aujourd'hui plus utilisée, "YAMA-ARASHI". Ceci était réellement le premier pas de sa fulgurante ascension.

Jigoro Kano présente le Judo comme un exercice physique accessible à tous. Il procède avec l'organisation du Kodokan à l'élaboration des règlements du Judo. Il devient le premier membre asiatique du Comité International Olympique (CIO) en 1909 et travaille pour le développement du Judo dans le monde entier. Le Judo devient sport invité aux J.O de 1964 a TOKYO. Supporté par tous les fans de Judo de la planète. Il devient enfin sport officiel du programme Olympique aux J.O de 1976 à MONTREAL.

C'est maintenant un sport très populaire partout dans le monde.

Les dates importantes

1900 - 1910 : Apparition du JUDO en Europe;

1909 : Mr KANO, premier Japonais membre du C.I.O.

1935 : Le professeur Mikonosute KAWAISHI vient à Paris.

1946 : Création de la F.F.J.D.A.

1948 : Création de l'Union Européenne.

1952 : Création de la Fédération Internationale de JUDO.

1956 : 1er championnat du monde de JUDO.

1964 : Le JUDO, sport invité aux J.O. à Tokyo.

1972 : Le JUDO, inscrit définitivement comme sport olympique.

1992 : Le JUDO féminin acquiert enfin ses lettres de noblesse aux J.O.

de Barcelone.

 

4- L'histoire du Judo en France

On peut dire qu'en France il y a deux périodes pour le JUDO et le JU-JITSU :

L'avant KAWAISHI et l'après KAWAISHI.

 

4-1 Avant KAWAISHI

En 1904, Ernest Régnier, qui se faisait appeler RE-NIE, ouvre rue de Ponthieu à Paris, une salle où il enseigne un mélange de lutte et de ju-jitsu. Il avait étudié à Londres dans une école japonaise. L'événement qui allait donner le premier élan au ju-jitsu, fut un combat qui eut lieu en 1905 le 26 octobre, en plein air, sur la terrasse de l'un des bâtiments de l'usine de carrosserie Védrien à Courbevoie Ernest Régnier a 36 ans, il pèse 63 kilos et mesure 1m 65, son adversaire, Georges Dubois, maître d'arme et de boxe, est également professeur d'escrime et sera maître d'arme a l'opéra-comique de Paris. Il mesure 1m68, pèse 75 kilos et est âgé de 40 ans.

Après le traditionnel "Allez messieurs!" de l'arbitre, le combat commence, les deux hommes s'observent. Sur une feinte de RE-NIE, Dubois attaque par un chassé bas que RE-NIE esquive. S'ensuit un corps a corps qui continue au sol ou Dubois essaye d'étrangler RE-NIE, mais celui-ci se saisit du poignet de Dubois et lui porte une clé appelée JUGI GATAME. Dubois s'avoue vaincu, le combat a duré moins de 30 secondes.

Au lendemain de sa victoire, RE-NIE reçoit un grand nombre de demandes pour écrire un livre sur le Ju-jitsu de la part de nombreux hommes de lettres. Guy de Montgrillard va ainsi participer à la rédaction d'un livre appelé "Les Secrets du Jiu-jitsu" RE-NIE devient professeur de Ju-jitsu dans le club du professeur Edmond Desbonnet sur les Champs Elysées, le succès est immédiat, et toute l'aristocratie parisienne veut apprendre cette méthode qui permet à un homme de 50 kilos de terrasser un colosse de près de 2 fois son poids. Cet engouement se terminera de la même manière qu'il a commencé, par un combat où RE-NIE est agressé sournoisement lors d'une démonstration par Witzler, un lutteur professionnel qui lui porte un coup de tête qui projette RE-NIE au tapis la figure en sang.

Le combat suivant entre 2 instructeurs Japonais de Londres, n'est pas fait pour arranger les choses, un des deux hommes attrapant le second par les organes prouvant sa virilité et le contraignant a l'abandon. Ce geste ne fit rien pour la "grandeur" du ju-jitsu, bien au contraire, les débordements survenus dans la salle à la suite de cette action, poussèrent la préfecture à réglementer les combats de Ju-jitsu : les combats entre Japonais sont interdits. Peu à peu, le Ju-jitsu retombe dans l'anonymat.

 

4-2 Après KAWAISHI

Il faut attendre 1932 et une conférence de Jigoro Kano pour que tout recommence. Moshe Feldenkrais, ingénieur et chercheur, passionné d'arts martiaux assiste à cette conférence et présente au maître un livre qu'il a écrit sur le Ju-jitsu. En 1934, les deux hommes se rencontrent à nouveau. En 1935, M. Feldenkrais, conscient des lacunes dont lui et ses amis souffrent, fait venir d'Angleterre le maître KAWAISHI alors 4ème DAN, pour y enseigner le Judo au sein d'une section d'un club de gymnastique et de culture physique réservée a des élèves de confession juive. Le Ju-jitsu Club de France était né dont Jigoro Kano est le président d'honneur.

Les pionniers du Judo en France sont des intellectuels, chercheurs ou journalistes tels : Feldenkrais, I. et F Joliot-Curie (Secrétaire Générale), Biguart, Bonnet-Maury (Président), C. Faroux A la demande du maître KAWAISHI, cette section fut immédiatement ouverte aux élèves de toute confession. Cette section siégeait au 62 de la rue Beaubourg. Très rapidement, un second club ouvrit ses portes le 22 février 1936 rue Thénard toujours à Paris, dans le quartier latin, c'était le club Franco-Japonais. En septembre 1939, lorsque la guerre éclate, M Feldenkrais doit rejoindre l'Angleterre M. KAWAISHI regroupe les deux clubs en un seul et prend en main la destiné du JUDO en France.

La guerre de 39-45 freine un peu le développement du JUDO en France sans le stopper. Dès 41 le JUDO s'organise : il devient une section de la fédération Française de Lutte.

Le 30 mai 1943, a lieu le premier championnat de France à Paris salle Wagram, un championnat sans catégorie de poids ni d'âges. Cette compétition attire 3000 spectateurs et draine 19 fois plus importante que celle réalisé au dernier national de lutte.

Le 9 mai 1944, un mois à peine avant le débarquement en Normandie, se déroulent les second championnats nationaux au palais des glaces à Paris. M. KAWAISHI, est contraint de rejoindre le Japon qui vient de rentrer en guerre, non sans réunir ses plus anciens élèves en leur faisant promettre de rester unis et de s'entraîner le plus souvent possible sans abandonner le JUDO. Le collège allait naître de cette réunion, collège dont les statuts seront déposés en Novembre 1947.

Avant la fin de la guerre, des clubs se sont ouvert à Paris et en banlieue, comme le Club st Honoré avec London, Opéra avec Lamotte, Cercle Sportif avec Mercier et Andrivet, St Martin avec Peltier, JC Nanterre avec de Herdt. Le 5 décembre 1946, le journal officiel publiait la naissance de la fédération française de Judo. En 1948 M. KAWAISHI rentre en France et doit s'accommoder des nouvelles structures la Fédération et le CNCN étant nés pendant son absence. L'année 1951 fut décisive pour l'histoire du JUDO. La France adhère à l'union européenne, puis organise les championnats d'Europe à Paris au Vel d'Hiv devant 12000 spectateurs et la même année voit la fondation de la fédération internationale. S'en suivirent quelques dissensions qui rappellent celles que dut subir Jigoro Kano à ses débuts et qui s'estompèrent rapidement même si la divergence des styles et des opinions existent encore, cela fait la richesse du JUDO.

Les dates importantes

1933 : Première conférence sur le JUDO de Mr KANO en France.

1935 : Arrivé de Mr KAWAISHI.

1936 : Fondation du Ju-jitsu Club de France.

1941 : Création d'une section JUDO à la fédération Française de lutte.

1943 : Premier championnat de France.

1944 : Départ de Mr KAWAISHI.

1947 : Création de la fédération française de Judo et Ju-jitsu.

1948 : Retour de Mr KAWAISHI.

1950 : Création de la revue Judo.

1951 : Adhésion de la France à l'union Européenne.

Premier championnat d'Europe à Paris.

Fondation de la Fédération Internationale.

1955 : Création du diplôme d'état de professeur de JUDO.

1957 : Scission entre la F.F.J et le C.C.N.

1961 : 3ème championnat du monde à Paris.

1967 : Sortie de la progression Française d'Enseignement du JUDO.

1971 : Arrêté ministériel créant le comité national des grades du

Judo et réunification du Judo (protocole d'accord FFJDA , FNJT)

 

5-Historique et compétition

L'homme à qui l'on doit "l'invention!" du judo est le Dr Jigoro Kano qui combina le style et les techniques de jiu-jitsu pour créer une nouvelle discipline. Il y parvint à l'âge de vingt ans et fonda le premier Kodokan (salle de judo) en 1882, à Shitaya. Il fut, par la suite, un très bon instructeur; il adopta une approche philosophique du judo selon laquelle l'entraînement devait être à la fois mental et physique dans le but d'équilibrer et d'harmoniser l'esprit, le cerveau et le corps (concept fondamental de la majorité des arts martiaux). Il introduisit le principe du tskuri-komi.

Vers la fin des années 1880, le judo était devenu très populaire au Japon. Le ministre de l'Education l'adopta comme sport scolaire et il fut ajouté aux programmes d'entraînement des forces de police. La police de Paris commença à pratiquer le judo en 1905. Kano se rendit en Grande-Bretagne en 1885 et consacra, ensuite, une grande partie de sa vie à la promotion du judo. Ses élèves firent de même. Le premier club européen de judo, le Budokwai, ouvrit ses portes à Londres en 1918; il était dirigé par Gunji Koizumi (1885-1965), qui contribua plus que tout autre à faire connaître le judo en Grande-Bretagne et dans le reste de l'Europe; il enseignait encore au Budokwai la veille de sa mort, à l'âge de quatre-vingts ans.

Le premier tournoi international se déroula entre le Budokwai et l'équipe d'Allemagne en 1926. Il eut un impact considérable et à la période de l'entre-deux-guerres, le judo était solidement implanté en Europe. C'est en 1949 que fut créé l'European Judo Union. L'International Judo Fédération se constitua en 1951 et, la même année, les premiers championnats d'Europe furent inaugurés à Londres.

Au Japon, les premiers championnats All-Japan se déroulèrent en 1930 et lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, le judo était devenu le sport national japonais. La Japanese Judo Fédération vit le jour en 1949. Les premiers championnats du monde eurent lieu à Tokyo en 1956 et, depuis 1965, ils se déroulent tous les deux ans. Les Championnats du monde féminins furent créés en 1980 et cette compétition reflète l'intérêt grandissant des femmes pour le judo.

Lors des jeux Olympiques de Tokyo en 1964, le judo fut inscrit au programme, initialement avec trois catégories de poids. Depuis 1972, il fait systématiquement partie des Jeux. Les épreuves féminines de démonstration ont été introduites à Séoul en 1988 et devinrent discipline olympique en 1992.

Chez les hommes, aux jeux Olympiques et au Championnat du monde, les judokas japonais conservent une très large supériorité mais de nombreux champions sont originaires de divers pays européens ou d'ex-URSS. Chez les femmes, aux jeux Olympiques et au Championnat du monde, les judokas japonaises ont obtenu des résultats très modestes. Les sportives britanniques ont, en revanche, réalisé d'excellentes performances en poids légers.

Les grades du judo sont divisés en kyu (élèves) et dan (maîtres). Le grade le plus élevé est le 12e dan, attribué uniquement à Jigoro Kano, seul Shihan (docteur). Le plus haut grade suivant est la ceinture rouge attribuée pour leur 10e dan à treize judokas masculins. Les couleurs correspondant aux différents dans sont : du premier au cinquième dan, noire; du sixième au huitième, rouge et blanche; du neuvième au onzième, rouge, et douzième dan, blanche. Les couleurs des grades en kyu sont les suivantes : blanche, 6e kyu (débutant); jaune, 5e kyu; orange, 4e kyu; verte, 3e kyu; bleue, 2e kyu; marron, 1er kyu.

 

 

 

6- La technique

Art martial issu du jiu-jitsu correspondant à une forme très sophistiquée de lutte. Les combats se déroulent sur un tapis de 9 m par 9m. Le tapis est entouré d'une zone de sécurité d'une largeur de 1 m. Le tatami (tapis) se compose de paille comprimée recouverte de toile et mesure 2 m par 1 m. Les tapis sont placés côte à côte et maintenus en place par un cadre en bois. Les compétitions sont placées sous l'autorité d'un arbitre qui se tient dans la zone de combat et de deux juges postés à des angles opposés du tapis. Les combattants doivent demeurer dans les limites de la zone de combat.

Les règles du judo

Tous les judokas (compétiteurs) portent un judogi (kimono de judo), tenue ample blanche ou crème. La veste est maintenue par une ceinture enroulée deux fois autour de la taille. La couleur de la ceinture indique le grade du compétiteur. Au départ, les combattants sont face à face à 4 m l'un de l'autre et se saluent. Ce salut traditionnel fait partie du protocole et est exécuté avant et après chaque échange. Le combat commence lorsque l'arbitre dit hajime (commencez). Il dure au minimum 3 mn et au maximum 20 mn et, contrairement à un match de boxe, ne comporte pas plusieurs reprises; c'est un score décisif qui met fin au combat. Si la victoire n'est pas manifeste, les juges indiquent le vainqueur et c'est l'arbitre qui prend la décision.

Les combats sont jugés en fonction des techniques de projections (nage-waza) et des immobilisations (katame-waza). Les fautes sont également des éléments déterminants dans le score. Le but de chaque compétiteur est de marquer un ippon (une marque entière), qui vaut dix points. Un ippon est accordé pour une projection très puissante, lorsque l'adversaire a été soulevé jusqu'à hauteur d'épaule, pour un étranglement ou une clé efficace, pour une immobilisation maintenue pendant 25 s. Un combattant qui ne parvient pas à marquer un ippon peut recevoir un waza-ari (presque une marque), qui vaut sept points. Deux waza-ari valent un ippon. Si un combattant ne marque qu'un waza-ari mais est victime d'une faute grave, il peut gagner le combat. Un combattant peut également l'emporter avec un yuko (cinq points), proche d'un waza-ari, ou un koka (trois points).

Les principales fautes sont les suivantes : balayer la jambe de l'adversaire en partant de l'intérieur (le crochet au cou-de-pied est autorisé); essayer de faire tomber l'adversaire en enroulant une jambe autour de la sienne; se laisser tomber en arrière délibérément lorsque l'adversaire effectue une prise dans le dos; faire preuve d'une attitude exagérément défensive; tirer l'adversaire vers le bas dans le but d'entamer un combat au sol; saisir le pied ou la jambe de l'adversaire au début du combat (à moins de faire preuve d'un talent inhabituel); poser la main, le pied, le bras ou la jambe sur le visage de l'adversaire ou tenir son judogi entre les dents; exécuter des clés sur les articulations à l'exception des coudes.

 

Les fautes sont sanctionnées de la manière suivante : shido, les juges prennent note de la faute mais aucune sanction n'est prise; chui, réprimande et retrait de trois points; keikoku, avertissement et retrait de sept points; hansoku-make, disqualification et perte de dix points. Deux chui donnent lieu à un keikoku. Un judoka qui reçoit trois réprimandes est disqualifié.

Comme dans les autres arts martiaux, l'arbitre tient compte de la façon dont sont exécutées les techniques. S'il n'y a pas de différence de score, la victoire peut être attribuée au combattant dont le style, la technique et l'esprit de combat ont été supérieurs.

Les combattants luttent corps à corps et saisissent les manches ou le revers du judogi de l'adversaire. Le judoka met à profit la moindre erreur commise par l'adversaire susceptible de le déséquilibrer. Le tsuri-komi, consistant à déséquilibrer l'adversaire pour le projeter à terre, est une technique de base du judo. Ce mouvement se produit au cours d'une attaque, lorsqu'un des combattants utilise l'élan de l'adversaire pour le déséquilibrer et le jeter à terre. La technique couramment appliquée dans ces circonstances est le koshi-guruma, ou projection de hanche; il s'agit de saisir l'adversaire par le revers du kimono, au moment où il attaque, et de le faire basculer sur la hanche. Le de-ashi-barai, ou crochetage du pied avant, est une autre technique courante de projection : il s'agit de balayer la cheville de l'adversaire d'un mouvement latéral du pied, au moment où il pose le pied au sol pour attaquer, et de tirer simultanément vers le bas le bras de l'adversaire (le bras droit si c'est le pied droit qui a été balayé et inversement). Il existe d'autres techniques de projection : uchi-mata (projection de jambe vers l'intérieur), o-soto-gari (fauchage par l'extérieur), harai-goshi (projection de hanche avec balayage) et seio-nage (projection de l'épaule). On peut également citer hane-goshi (projection de hanche avec impulsion), kanibasami (crochetage et renversement), o-soto-gake (renversement par l'extérieur), o-uchi-gari (fauchage par l'intérieur) et ura-nage (projection par l'arrière). Très souvent, les combattants accompagnent la chute de leur adversaire pour donner plus de puissance à l'attaque. Ce mouvement est appelé maki-komi (enroulement).

Les techniques de contre-attaque sont essentielles; elles ont pour but de profiter de l'attaque de l'adversaire. Les projections et les prises portent le nom de renraku-waza (combinaisons techniques).

Le combat au sol (ne-waza) est la spécialité de certains judokas. Il comporte entre autres des étranglements et des clés de bras. Les combattants peuvent appliquer les techniques de combat au sol si l'attaquant vient au sol après avoir projeté son adversaire, lorsqu'un des combattants chute ou à la suite d'un étranglement ou d'une clé exécutés debout. Au sol, okurei-eri-jime (étranglement avec le col du judogi) est une technique de base exécutée par-derrière. Ude-garami (clé de bras) est également une technique de combat au sol.

Superbe combat de l'ancien champion du monde Stéphane TRAINEAU

La terminologie du judo est entièrement japonaise et le restera probablement. Les termes standard utilisés par les arbitres sont : matte (arrêtez), sonomama (ne bougez plus, les combattants sont sortis du tapis et doivent revenir dans la zone de combat), yoshi (continuez), jikan (pause); hantei (décision, l'arbitre demande l'avis des juges);!soremade (terminé, ordre de l'arbitre pour mettre fin à la compétition); osaekomi (immobilisation, un judoka immobilise son adversaire au sol).

 

 

 

 

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